Hommes de talent
Si la cuisine est un art, elle se joue des associations courageuses, des inventions audacieuses, des clairs-obscurs, des pigments et des piments qui se font écho, des goûts et des couleurs qui se complètent et se conjuguent. Et l’on peut trouver la partition de ce jeu même si l’on ne parle pas le même idiome tant que l’on parle la même langue. Celle d’une cuisine honnête, généreuse, passionnée et loyale. Des clefs de fa(ire) que partagent le chef ultra médiatique Gordon Ramsay et l’homme un peu plus dans l’ombre mais au turbin pendant plus de 14h quotidiennes, Sébastien Fontes aux pianos des cuisines de l’Intercontinental Grand Hôtel de Bordeaux. Si on les passait au (portrait) chinois ces deux hommes là auraient quelques notes de bas de page communes. Comment ne pas souligner cette appétence du voyage et de l’étranger ? Sébastien Fontes est d’ailleurs « tombé » dans la cuisine grâce à sa voisine, algérienne d’origine avec qui il préparait le couscous avant de commencer sa carrière aux quatre coins du monde, à Dubaï, en Asie, en Amérique du Sud. Des méridiens que traverse également Gordon Ramsay, ses sept étoiles, ses treize restaurants internationaux. Mais aussi ses quinze restaurants Londoniens dont le Lucky Cat ouvert cet été. Un ancrage en Grande-Bretagne, « chez soi » que ne renierait pas non plus Sébastien Fontes, qui, en s’installant en janvier dernier à Bordeaux, s’est rapproché de sa Toulouse natale, où il peut se rendre facilement lors de ses congés, cueillir des champignons, faire du vélo ou assister à un match de rugby.