L'emblématique Michel Portos a beau avoir fait le tour du monde, Marseille, sa ville natale, a toujours eu une place de choix dans son cœur. Alors, bien sûr, le jour où on lui parle d'un restaurant à reprendre juste en face de Notre-Dame-de-la-Garde sur le vieux port, le Marseillais n'a pas pu résister.
C'est comme ça qu'est né Le Poulpe, en octobre 2014, bistro chic installé dans cet espace déjà bien connu des Marseillais et repensé par l'architecte François Champsaur. Ce restaurant locavore, lumineux et raffiné – à l'image de la cuisine que l'on y sert – est l'aboutissement d'un rêve mais surtout une véritable déclaration d'amour aux deux passions qui animent le chef : la plongée, et sa ville, Marseille. Michel Portos avait déjà choisi la cité phocéenne pour ouvrir le Malthazar en 2012, alors qu'il venait d'être nommé « chef de l'année », par Gault et Millau. Un vrai retour aux sources, quelques années avoir obtenu sa première étoile Michelin dans son restaurant Côté Théâtre, à Perpignan, et sa deuxième étoile au Saint-James, à Bouliac.
Avec le Poulpe, le maestro Michel Portos voulait créer un lieu convivial et neutre sur le Vieux Port de Marseille, face à « La Bonne Mère » – difficile de faire plus marseillais – où l'unique fil conducteur serait tissé entre des produits frais, des portions généreuses, des plats goûteux simplement travaillés et justement assaisonnés.
Mais ce qui a marqué Michel Portos et qui continue aujourd'hui de l'abreuver, ce sont ses voyages. De la Chine au Vietnam, en passant par le Liban et l'Afrique du Sud et le Japon, où il a été consultant, il s'imprégne des saveurs découvertes au fil des kilomètres, sur ces terres éloignées, et s'applique à les retranscrire dans ses plats.
Il n'est pas rare que le maestro vienne saluer les convives et échanger quelques bons mots. Sa personnalité est bien présente, tout comme sa volonté de faire plaisir. Ses assiettes mélangent savoureusement ces goûts du monde et ceux du chef, conformes à ses origines : « s'il n'y a pas d'ail et d'huile d'olive dans 99% des plats, je suis malade ». Des mots qui fleurent bon le méditerranéen qu'il est. Pour rendre hommage aux producteurs de la région, le chef met un point d'honneur à soigner son approvisionnement, à favoriser les produits locaux (presque tous sourcés à moins de 200 kilomètres de Marseille). Le chef puise naturellement dans le meilleur d'un terroir à forte personnalité... Comme lui !