Il y a une nouvelle étoile sur les rives de l’estuaire girondin. Arrivé en 2017, Julien Lefebvre a déjà redonné un premier macaron Michelin au château Cordeillan-Bages, qui avait perdu ses deux étoiles après le départ du précédent chef. Et ce n’est qu’un début, assure le Normand. L’ambition de la jeunesse ? Le talent aussi, au vu du parcours du chef de 35 ans formé par Frédéric Anton au Pré Catelan, et qui cache un atout dans sa manche : une cuisine d’inspiration ayurvédique, qui marie extractions, bouillons, végétaux et poissons blancs en harmonie avec le vin.
D’accord, depuis que le maître Michel Guérard a pris les devants avec sa cuisine santé, chaque table étoilée doit trouver son créneau. Ce sera donc l’ayurveda pour Cordeillan-Bages, cette médecine traditionnelle ayant le bon sens d’apprécier les aliments pour leurs bienfaits. Et le principe prend tout son sens, quand on sait que Julien Lefebvre considère sa cuisine avec une approche holistique qui inclut une réflexion sur l’empreinte carbone, la pêche durable ou un approvisionnement locavore. Après une école hôtelière dans le Calvados, le Normand entre commis au Pré Catelan pour devenir l’adjoint de Frédéric Anton, couronné de trois étoiles. Toujours à Paris, cette fois-ci avec Mathieu Pacaud, Julien Lefebvre fera l’ouverture des restaurants Histoires (deux étoiles Michelin), Hexagone (une étoile) et la reprise du Divellec (une étoile Michelin). À Cordeillan-Bages, le jeune chef impose avec brio ses plats signatures, saint-pierre, turbot et sole en tête, ou ces coquillages en entrée : une déclinaison de trois assiettes sophistiquées qui rappellent des souvenirs iodés d’enfance au bord de la mer.