D’aussi loin qu’il se souvienne, Geoffrey Poësson a toujours eu envie d’être cuisinier. Sûrement grâce à ses parents ; son père, médecin épicurien, a élevé ses fils dans l’optique de leur apprendre à distinguer les bons produits. Sa mère, elle, accueillait ses jeunes enfants dans la cuisine à leur retour de l’école, leur préparant de bons plats. Alors, dès qu’il a pu, Geoffrey Poësson s’est lancé dans la cuisine.
D’abord spécialisé dans la pâtisserie, il a travaillé aux côtés de Louis Franchin, Meilleur Ouvrier de France, Roger Vergé, chef trois étoiles, ou encore Jean Montagnard, l’un des premiers chefs végétariens et source d’inspiration de Geoffrey Poësson. Celuici confie d’ailleurs s’atteler au pari ambitieux de réduire les matières animales : si le changement est rapide dans sa vie personnelle, il est plus progressif au restaurant. Mais il travaille au quotidien sur cette révolution culinaire, inventant sans cesse de nouvelles recettes avec le végétal au cœur des saveurs. Au rythme des saisons, potagers et vergers sont la source infinie de son inspiration.
À La Badiane, son propre restaurant, il leur donne la part belle, s’enrichit de nouvelles perspectives culinaires pour relever de nouveaux défis, toujours dans l’objectif de satisfaire la clientèle, lui proposer un voyage gustatif, un partage de nouvelles saveurs et textures... Geoffrey Poësson considère la cuisine d’abord dans son environnement. Il aime se définir comme cuisinier dans un terroir, mais ne se voit pas comme un cuisinier terroir pour autant. Il jongle avec les produits locaux et de saison, de la tomate, à la courgette, en passant par l’ail et l’oignon, mais ne se contentera pas d’en faire une ratatouille.
La Badiane est un cadre serein, pour une cuisine résolument contemporaine. On comprend alors pourquoi Geoffrey Poësson définit son restaurant comme « un prolongement de son âme ». Car tout ce qu’il imagine, tout ce qu’il pense, tout ce qu’il est en somme, inspire les lieux. De quoi retrouver le bonheur dans l’assiette.