Si le diable se cache dans les détails, alors Anthony Chapelle est probablement le meilleur exorciste des cuisines de l'Aubergade. Arrivé à Puymirol en 2012, le second de Michel Trama traque d'une main de fer l'imperfection pour travailler de l'autre, tout en velours, sur la plus petite subtilité. Un zeste de combava, le fameux agrume vert, peut transformer un pigeon. Cette précision d'horloger, Anthony Chapelle l'a acquise après un parcours d'exception auprès de Yannick Alléno, Eric Frechon ou Jean-Louis Nomicos.
Son CV est impressionnant tant il cumule les meilleures références. Après une école hôtelière à Saint-Yrieix, près d'Angoulême, Anthony Chapelle tente sa chance à Paris. Il commence à l'hôtel Scribe, dans la brigade de Yannick Alléno, passe chez le Meilleur Ouvrier de France Gérard Besson, rejoint un autre MOF, Eric Fréchon au Bristol, et reste trois ans au Lasserre, auprès du grand Jean-Louis Nomicos. Même Ulysse finit par revenir au pays : après pareille odyssée, Anthony Chapelle regagne le sud-ouest en 2010 chez Michel Portos, en pleine heure de gloire au Saint-James à Bouliac. Il n'y a pas d'ambition arriviste dans ce parcours. Anthony Chapelle n'a jamais songé à un plan de carrière. Dans ce métier tellement exigeant, tout l'intéresse : il dévore même la presse spécialisée, des magazines grands publics jusqu'aux titres les plus pointus. Alors, autant aller chez les meilleurs car c'est là qu'on apprend le mieux. Michel Trama lui fait franchir un cap à son arrivée à l'Aubergade : il est promu second de la table étoilée et chef de l'Auberge de la Poule d'or. Ce qu'il a appris depuis ? « À mieux goûter les choses ».